Généralités
Avant tout
Les uvéites doivent être rapidement diagnostiquées et très rapidement traitées pour éviter les complications.
La première démarche est de rechercher une éventuelle infection et de la traiter par des antibiotiques ou des antiviraux.
De même, une cause éventuelle néoplasique doit être éliminée avant tout traitement de l’inflammation.
Vos recherches sur Internet ou vos discussions avec d’autres patients vous auront peut-être convaincu qu’il fallait passer un maximum d’examens. Ce n’est pas forcément le cas et les médecins suivent généralement un cheminement en plusieurs étapes pour poser le diagnostic. Car tous ces examens ont un coût ! Voir par exemple la web conférence de la SFO du 11-SEP-2019 sur les examens complémentaires : les indispensables et les optionnels orientés.
La corticothérapie
L’administration de cortisone est le traitement de première intention, il peut être administré :
- en collyres pour les formes antérieures moyennes, voir comment mettre des gouttes dans les yeux. ;
- en injections péribulbaires ou sous conjonctivale.
En cas d’uvéite sévère touchant le fond d’œil, une corticothérapie générale peut être prescrite
- par voie intraveineuse (flash ou bolus) ;
- puis par voie orale très lentement décroissante.
Corticoïdes utilisés pour traiter les uvéites : fluorométholone, prédnisone, betaméthasone, dexaméthasone, rimexolone etc. Ces corticoïdes ont une efficacité anti-inflammatoire plus importante que l’hormone naturelle (cortisol). Leur choix dépend du type d’uvéite, de sa gravité et du mode d’administration du produit.
La corticothérapie est prescrite à long terme. Elle est maintenue jusqu’à diminution, et si possible disparition de l’inflammation intraoculaire. Elle est diminuée très progressivement, par paliers variables en fonction de l’état clinique, car une baisse trop rapide peut entraîner une rechute de l’inflammation et peut provoquer des troubles graves dus à l’arrêt du fonctionnement des glandes surrénales pendant la corticothérapie.
Lors du traitement au long cours de ces patients, il est indispensable de contrôler, outre les signes d’inflammation, la pression intraoculaire et le cristallin.
Un régime sans sel, sans sucre d’absorption rapide et un apport en calcium et en potassium sont recommandés pour les patients sous corticothérapie orale.
Voir également le dossier Uvéitis consacré à la corticothérapie dans le numéro de 2007 : Corticothérapie des Uvéites.
Les agents biologiques
- Les immunosuppresseurs tels que la ciclosporine, fréquemment utilisée en cas d’uvéites postérieures résistantes à la corticothérapie (Rétinochoroïdopathie de type birdshot par exemple). Ce traitement nécessite un suivi néphrologique. L’hypertension artérielle est une contre indication majeure à ce traitement.
- Les immunomodulateurs tels que l’interféron gamma : ce traitement peut provoquer des symptômes passagers identiques à ceux de la grippe. Une surveillance des cellules sanguines et du foie est nécessaire.
Contre les effets secondaires
- Les cycloplégiques locaux (Atropine) sont utilisés pour le traitement des uvéites antérieures. Ils dilatent les pupilles et paralysent le corps ciliaire évitant la constitution de synéchies irido-cristalliniennnes.
- Les hypotenseurs locaux pour réduire l’hypertension oculaire des collyres sont éventuellement prescrits.
En vidéo
Une web conférence le 31-JAN-2019 par la SFO avec un exposé (20 minutes) par le Pr Bahram BODAGHI sur le thème : Uvéites postérieures immunologiques : nouvelles stratégies thérapeutiques
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